LUXEMBOURG - Un accord entre l'Administration des douanes et accises et l'Inspection du travail et des mines a été signé pour améliorer l'efficacité des contrôles.
En 2017, 119 893 salariés ont été détachés sur le territoire luxembourgeois, dont 54,1% pour le secteur de la construction. Les entreprises étrangères (3 608 en 2017, contre 2 746 en 2016) exportent leur main-d'œuvre au Grand-Duché, ce qui est, à première vue «une bonne chose», selon Pierre Gramegna, ministre des Finances. Ce dernier précise: «74,62% de ces salariés détachés viennent d'Allemagne, de Belgique et de France, ce qui démontre le poids de la Grande Région pour le marché de l'emploi luxembourgeois, sans compter les quelque 180 000 frontaliers qui viennent travailler chaque jour dans notre pays».
Nicolas Schmit, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Économie sociale et solidaire, a tenu à nuancer ce tableau idyllique: «Un certain nombre de ces entreprises en détachement ne respectent pas les règles sociales luxembourgeoises». Pour éviter un dumping social et donc une concurrence déloyale, un accord de coopération a été signé ce lundi, entre l'Inspection du travail et des mines (ITM) et l'Administration des douanes et accises. «16 douaniers ont été formés pour mieux identifier les abus et les fraudes au détachement», rapporte Nicolas Schmit.
En 2017, 1 689 contrôles d'entreprises étrangères ont été effectués et 870 injonctions de mise en conformité ont été notifiées. Législation environnementale, transport, santé au travail... Les points de contrôles sont nombreux et le but de l'accord est de les rationaliser en évitant le «double emploi» entre l'Administration des douanes et accises et l'ITM. «Les douanes effectuent un certain nombre de contrôles. En même temps, elle peuvent vérifier si l'entreprise qui applique le détachement est en règle, ce qui permet d'optimiser l'efficacité des contrôles», souligne Nicolas Schmit.
(Pierre François/L'essentiel)